Une banque et une prime pour les femmes

Le Burundi a célébré, ce 09 Mars 2020 au stade Ingoma de Gitega, au centre du Pays, la journée internationale de la femme. Au Burundi, cette célébration a coïncidé avec le 25 anniversaire de la résolution des Nations Unis 1325 de Beijing en Chine qui s’aligne avec les Objectifs du Développement Durables (ODD) comme l’a souligné tous les orateurs. La journée, riche en couleur, a été rehaussée par la présence des autorités du pays au plus haut sommet y compris le Président de la République du Burundi. Etaient aussi au rendez-vous les Organisations et Associations Féminines Burundaises ainsi que les Organisations Internationales comme le PNUD, la Banque Mondiale et ONUFEMMES qui avaient aussi appuyés l’organisation de la journée. Dans son mot d’accueil, Mr Venant Manirambona le Gouverneur de la province de Gitega, la capitale politique du Burundi, a souhaité la bienvenue au Président de la République et aux hautes autorités et à toute la population dans sa province de Gitega. La Représentante de la Présidente du Forum National des Femmes (FNF) Mme Janvière Ndirahisha, dans son allocution qui a suivie celle du Gouverneur de Gitega a exhorté les femmes à s’investir dans des activités de développement sociales, politiques et surtout d’autonomisation économique. Elle a, par la suite, exigé non seulement plus de 30% de femmes, sans devoir faire recours à la cooptation, dans les instances de décisions à tous les échelons mais aussi elle a demandé qu’au moins 1 des 3 hauts premiers postes du pays (à savoir la Présidence, la Présidence du parlement et ou du Senat) soit réservé pour une femme. Le coordonnateur des Organisations des Nations Unis - NU au Burundi (dont: la Banque mondiale, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) et d’autres, Mr Garry Conille quant à lui, a salué au non des NU le pas déjà franchi au niveau de la mise en place des politiques, la mise en œuvre de ces dernières pour l’égalité et l’inclusion de « génération égalité ». Il a souligné, combien importante est, la contribution apportée par la femme Burundaise dans le développement. Il a terminé son propos en souhaitant paix et prospérité à toutes les Femmes Burundaises. Le Ministre Martin Nivyabandi en charge du ministère des Droits de la Personne humaine, des Affaires sociales et du Genre, quant à lui, après avoir passé en revue l’historique de cette Journée Internationale et le rôle crucial qu’aura la femme dans les préparatifs des prochaines élections de Mai 2020 au Burundi, a insisté sur la place des associations Nawe Nuze (NN) qui compte plus de 1 million de groupements dans l’autonomisation de la femme rurale. Il a souligné que cette fête constitue aussi une opportunité de s’évaluer et mesurer le pas déjà franchi et les défis qui restent à relever. Le Ministre a alors invité le Président de la République à venir décerner les prix aux femmes et hommes qui se sont distingués et se sont donnés pour le développement socioéconomique de la femme. Le Président de la Republique Pierre Nkurunziza, qui a pris la parole en dernière position, a d’abord procédé, en compagnie de son ministre en charge des questions du genre, à la remise des certificats de mérite pour des personnalités et des associations sélectionnées pour leur dynamisme et leur contribution au développement de la femme. On peut citer par exemple la première taxiwoman, la première conductrice de poids lourds et bus au Burundi, les étudiantes qui se sont distinguées, les infirmières, l’encadreuse des Associations Nawe Nuze de Rumonge. Parmi les associations primées, on peut citer par exemple l’association Centre Giriteka, APEFB et l’AFRABU qui est très engagée dans la promotion du commerce transfrontalier et l’autonomisation des femmes en collaboration avec d’autres partenaires et les associations de femmes. Dans son discours, le Président a rappelé lui aussi la déclaration de Beijing et ses 12 résolutions qu’il a énumérées, en commençant par l’autonomisation et le développement économiques de la femme. Il a, à cet effet, annoncé la création d’une Banque de la Jeunesse, d’une Banque des Femmes, d’une Banque Agricole et de plusieurs coopératives pratiquantes des taux d’intérêts réduits pour soutenir le développement et l’autonomisation de la femme. Pour terminer, il a remercié le Forum des Femmes, l’ONUFEMMES et a prodigué des conseils aux femmes et aux filles pour qu’elles gardent à l’esprit, dans la défense de leurs droits, que la famille burundaise et le respect de sa culture reste le socle de tout développement socioéconomique intégral. Les cérémonies se sont clôturées par des danses folkloriques, des tambours royaux du Burundi et autres groupes d’animations.